Accueillir les réfugiés

discours de Jean-Claude Juncker 9 septembre 2015

" Depuis le début de l’année, près de 500 000 personnes ont gagné l'Europe. La plupart d’entre elles fuient la guerre en Syrie, la terreur instaurée par l’État islamique en Libye ou la dictature en Érythrée. Les États membres les plus touchés sont la Grèce, avec plus de 213 000 réfugiés, la Hongrie, avec plus de 145 000 et l’Italie, avec plus de 115 000.

Ces chiffres sont impressionnants. Pour certains, ils sont effrayants.

Mais ce n'est pas le moment de laisser la peur s'exprimer. L'heure est à une action audacieuse, déterminée et concertée de l’Union européenne, de ses institutions et de tous ses États membres.

C'est tout d'abord une question d’humanité et de dignité humaine. Pour l’Europe, c'est aussi une question de justice au regard de l'Histoire."

"C'est l’Europe qui, aujourd’hui, aux yeux des femmes et des hommes du Moyen-Orient et d'Afrique, représente l’espoir, un havre de stabilité.

Nous devrions en être fiers et non pas en avoir peur.

L’Europe d’aujourd’hui, malgré toutes les différences qui existent entre ses États membres, est de loin le continent au monde le plus prospère et le plus stable.

Nous avons les moyens d’aider ceux qui fuient la guerre, la terreur et l’oppression.

Je le sais, beaucoup aimeraient me dire que tout cela est bien, mais que l’Europe ne peut pas accueillir tout le monde.

C'est vrai que l’Europe ne peut accueillir toute la misère du monde. Mais soyons honnêtes, et remettons les choses en perspective."

L'Europe a fait l'erreur dans le passé de faire la distinction entre juifs, chrétiens, musulmans. Il n'y a pas de religion, pas de croyance, pas de philosophie quand il s'agit de réfugiés.

Ne sous-estimons pas l’urgence de la situation. Ne sous-estimons pas notre devoir d'agir. L’hiver approche. Pensons à ces familles qui dorment dans les parcs et les gares à Budapest, sous des tentes à Traiskirchen ou sur les rivages de l'île de Kos. Que leur arrivera-t-il dans le froid des nuits d’hiver?